Zen, en langue japonaise, est la dénomination la plus utilisée pour qualifier une pratique d’origine indienne, Dhyana en sanscrit, Jhâna en pali, qui s’est implantée en Chine sous le nom de Chan (Tch’an), est parvenue en Corée comme le Sôn, au Vietnam comme le Thiên et que l’on considère être, en Occident, une forme de méditation bouddhiste...
Or, en sanscrit ancien Dhyana signifie simplement " agir ", " être " (Nna) " centré " " au milieu de " (Dhyan, Dian). Cela fut littéralement, presque phonétiquement, traduit par Jhâna, Chan Na (T’ian Na, Tch’an Na) en langue chinoise... puis par Zen Na en japonais. De là, on passe simplement au Chan puis au Zen.
Les Japonais ayant été les premiers à implanter cette pratique en Occident, et particulièrement en France, le terme Zen est demeuré comme un générique au même titre qu’un " film de karaté ", terme japonais désignant un art martial spécifique, peut fort bien être, en réalité, un film chinois basé sur le kung-fu... ce qui est totalement différent. De même on parlera plus volontiers de Do In, en japonais, pour qualifier l’art du massage oriental alors qu’il s’agit le plus souvent d’une pratique d’origine chinoise dont la transcription normale est Tao Yin.
Cette nipponisation souvent excessive, on ne prête qu’aux riches, finit par déteindre sur la pratique elle-même puisqu’il est désormais question, presque officiellement, de Dan (niveau en japonais) et de ceintures noires jusque dans les pratiques chinoises et que les fédérations regroupant les pratiques japonaises prétendent encore et toujours faire valoir un monopole sur les pratiques chinoises... et par extension coréennes, vietnamiennes.
Il est, par contre, intéressant de remarquer que la dénomination originelle du Dhyana demeure très proche du terme français " méditation ". En effet, celui-ci se compose d’une racine " médius " signifiant milieu, centre et du suffixe " action - axion - " signifiant agir, acte.